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16 novembre, 2011 nouveau blog: alternatives pop, la suite vers le nouveau blog posté par julienbartoletti dans non classé | commenter -- 27 avril, 2009 le president (1961) / president (2006) le cinéma français est réputé pour sa frilosité en matière de politique-fiction. mais, au moins deux œuvres font exceptions. le président , d’henri verneuil (1961), et président de lionel delplanque (2006). la séparation chronologique des deux films homonymes fait contraster deux perceptions du pouvoir. dans le président de 1961, henri verneuil et michel audiard font preuve de clairvoyance sur la situation politique des décennies qui suivront. le film montre un chef de gouvernement au cœur du désenchantement de la construction européenne après le rejet par la france de l’europe politique (non-ratification de la communauté européenne de défense en 1954) et la ratification du traité de rome. le président du conseil (équivalent du 1er ministre sous la vème république ) est incarné par jean gabin, personnage idéalisé, sage, habité par l’intérêt général au-delà même de l’intérêt national. il a vécu la guerre et s’apprête, avec son gouvernement, à proposer un projet de loi ambitieux pour l‘europe. face à lui, l’instabilité de la ivème république est utilisée par un opposant (bernard blier) afin de faire passer un autre texte en totale complaisance avec les groupes de pression. dans un monologue, jean gabin dénonce une situation incroyablement proche des analyses politiques contemporaines. une éloquence qui flirte avec la démagogie mais qui a le mérite de donner un coup de pied dans la fourmilière. verneuil met en scène un fantasme de « philosophe roi » qui, dans une explosion oratoire, dit merde à toute une assemblée déchainée, « il est fou, c’est un suicide! non, c’est un adieu. » . autre époque, autre vision dans le président de 2006 où l‘ambition est ailleurs que dans le développement du contexte politique. tout d’abord dans la réalisation travaillée de manière efficace et dynamique; fait suffisamment rare dans le cinéma français pour être signalé. en suite, dans la personnalité du président et les relations qui le lient à sa famille, ses collaborateurs et au peuple. dans tous les cas, la manipulation est prédominante. le personnage de dupontel s‘amuse par exemple à répéter le même propos de stimulation managériale lorsqu‘il est en aparté avec un collaborateur; « tu n’es pas le meilleur, tu es le seul. » . delplanque met à nu le pouvoir tel qu’il le voit. une gestion des affaires par les coups véreux et la realpolitik. au final, « la politique a sa source dans la perversité plus que dans la grandeur de l’esprit humain ». c’est face à cette formule de voltaire que les deux présidents se distinguent. celui de verneuil la rejette, celui de delplanque l’accepte. syndrome d’une époque peut être. julien bartoletti, pour cut la revue le président , extrait du monologue de jean gabin (1961) président , bande-annonce (2006) posté par julienbartoletti dans pour cut la revue , pour l'alliance francaise en asie centrale | 20 commentaires | voir les commentaires » | « cacher les commentaires -- 3 juillet, 2008 zoom sur… la mafia chez scorsese l a critique classe généralement martin scorsese parmi les cinéastes réalistes. il est vrai que son début de carrière est marqué par un cinéma social qui décrit brutalement la vie au sein des bas quartiers de new york, sa ville natale. il est vrai aussi que le réalisateur de gangs of new york ou de la dernière tentation du christ est un féru d’histoire qui n’hésite pas à briser les dogmes, privilégiant les faits tangibles aux croyances irrationnelles. mais, tout homme a ses contradictions et scorsese ne déroge pas à la règle. car lorsqu’il parle de la mafia, le réalisateur de casino et des affranchis semble plutôt s’accrocher à ses visions idylliques comme si son esprit critique était figé par un certain… chauvinisme sicilien. « d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’être un gangster. » la première réplique de henry hill (ray liotta) dans les affranchis , traduit bien la vision de scorsese sur la mafia. celle d’un gamin de rue élevé à little italy forcément ébloui par les caïds de son époque. c’est robert de niro qui incarnera dans ce film, puis indirectement dans casino , la figure fantasmée de ce charisme mafieux. révélatrice, la séquence culte où jimmy conway (de niro) décide en silence de liquider tout son gang exalte, par un travelling lent et la musique de sunshine of your love des cream, la prestance du personnage assis au bar et fumant sa cigarette ( à revoir sur youtube.com ci dessous). cette célébration du style des gangsters italo-américains marque implicitement la frontière entre la mafia et « les schnooks » (les nazes). les personnages de scorsese pourraient avoir la devise du véritable repenti antonino calderone : « nous sommes les mafiosi, les autres ne sont que des hommes . » en sacralisant ainsi le milieu, scorsese déculpabilise les mafiosi. les affaires de la mafia se règlent « en famille » et au final, malgré toute la dureté et la violence de ces règlements de compte, les innocents semblent peu concernés et donc peu touchés. c’est ainsi que scorsese projette une image valorisante de cosa nostra au contraire de ce qu’il fait avec la pègre irlandaise dans les infiltrés . là où le bat blesse, c’est lorsque la vision stylisée de scorsese est confrontée à une nouvelle réalité. car les temps ont changé. depuis la fin du xixème siècle et jusque tout récemment, la nature de la véritable mafia était peu connue de l’opinion publique. la loi du silence rendait le phénomène insaisissable au point de douter de son existence. « la mafia ? s’exclamera gerlando alberti lors de son procès, c’est une marque de fromage ? dites moi ce que c’est, parce que moi je n’en sais rien ! » ce vide d’information permettait alors d’alimenter tous les fantasmes sur l’organisation d’origine sicilienne. cette omerta fut un terrain fertile pour l’inspiration romantique des cinéastes, principalement coppola – le parrain - et scorsese. mais l’actualité italienne, le maxi procès, l’assassinat du juge falcone, les révélations de repentis, le « théorème buscetta », les tentatives de meurtres sur des journalistes, l’implication d’hommes politiques a depuis une vingtaine d’années métamorphosé l’image de la mafia sicilienne et de sa cousine italo-américaine, la faisant passer d’une « honorable société » emplie de sicilianité au statut d’organisation terroriste dont les membres sont plus misérables que charismatiques. et sur ce sujet, c’est mike newell qui a pris le pas du réalisme américain en 1997 avec donnie brasco , oeuvre si bien documentée qu’elle en devient une peinture anthropologique sur le milieu mafieux. ce faisant, aussi talentueuse et galvanisante qu’elle est, la vision intime et sympathique de scorsese passe aujourd’hui comme le dernier cri d’agonie de la mythologie mafieuse. contrairement à ce qu’en pense la critique, c’est peut-être là que se situe la véritable nature du réalisateur. le plaisir cinéphile avant la dénonciation explicite, car martin scorsese le dit lui-même : « je viens d’une tradition du cinéma fondée sur le divertissement. » texte: julien bartoletti, pour cut la revue à revoir, la séquence culte des affranchis posté par julienbartoletti dans pour cut la revue | 1 commentaire | voir le commentaire » | « cacher le commentaire -- 3 mai, 2008 critique du coffret mai 68 de mk2 voici le dernier article pour cut la revue (avril 2008), rédaction en 48h en 1968, loin des « crs ss ! » du boulevard saint michel, sort sur les écrans le gendarme se marie , premier d’une longue lignée populacière qui, replacé dans son contexte, symbolise bien le cinéma réactionnaire de l’époque. a partir de 1970, face à cette vague, émerge un cinéma militant qui n’hésite pas de son côté, à écarteler tout ce qui est considéré comme faisant partie d’un corps constitué (flics, bourgeois ou même français au camping). il est cependant difficile, con